Chaque photographie de cette série représente un moment particulier de vie. L'acte de prendre une photo avec l'artiste n'est pas anodin, il intervient après un concert, une rencontre de presse, une temps passé ensemble à être à leur écoute, une "confiance" s'est instaurée et se retrouver à côté est comme un échange, un partage. C'est une collection de moments privilégiés comme les grains d'un grand chapelet de la culture qui parcourt les "Saisons de Cannes" et les invitations des artistes à venir communier avec le public… et j'étais souvent leur représentant, à ses fans, leur porte parole et le premier à pouvoir honorer celui par qui l'émotion devait venir !

Maurice Béjart

 

 

 

 



Maurice Béjart Bernard Oheix

Pour moi, accueillir Maurice Béjart… c'était vivre un rêve éveillé ! C'est sans doute grâce à lui que je me suis ouvert à toute la culture. Choc intense de découvrir Roméo et Juliette dans la cour du Palais des Papes, en Avignon, été 1969 à 19 ans… Mon premier voyage d'homme par la grâce d'un Bac que je venais de réussir et qui m'ouvrait les portes de l'âge adulte !

Après, il s'est passé beaucoup de choses et de découvertes mais on se souvient toujours de sa première fois…Et pour la Danse, c'est avec Maurice Béjart que j'ai communié ! Il y a pire comme parrainage !

 

maurice-bejart

Une si belle histoire... Je me souviens de mon premier ballet, Roméo et Juliette en Avignon, en 1969 avec Jorge Donn et Paolo Bortoluzzi. Un choc ! En arrivant en 1969, avec mon sac à dos, dormant sur l'île de la Barthelasse, (un vrai hippie !), je sympathisais avec des belges qui m'emmenèrent dans la cour du Palais des Pape en me promettant que je ne le regretterai pas. Je ne m'en suis jamais remis. Sur les trottoirs, un inscription à la peinture (il y en avait beaucoup en cette époque de contestation forcennée) : Béjart fait la pute sur les trottoirs de la contestation !
Depuis cet époque, je l'ai accueilli plusieurs fois (dont les 8 et 9 mars 1997 pour la reprise de Messe pour le temps présent dont la musique, créée par Pierre Henry, deviendra un des hymnes des enfants de mai 68 !) et quand, dans ce bel autographe, il m'a remercié pour ce que je faisais pour la danse, je me suis pincé pour le croire. Merci Monsieur Béjart de m'avoir fait comprendre la beauté naturelle du mouvement.